TROJAN
Molecular mimicry and immune evasion in malaria parasites
Advanced Grant 2023
Arthur Talman
IRD
MIVEGEC
Pôle de recherche : Agriculture, Environnement, Biodiversité
DESCRIPTION :
Les parasites ont développé des stratégies élaborées pour maximiser leur adaptabilité. Au cœur de ces stratégies se trouve leur interaction avec le système immunitaire de l’hôte, par exemple avec les récepteurs immunitaires qui interviennent dans la reconnaissance des agents pathogènes ou la tolérance immunitaire. Les parasites du paludisme humain codent une famille d’environ 200 rifines, dont certaines sont des imitateurs moléculaires de protéines humaines auto-identifiantes et se lient aux récepteurs induisant la tolérance. Cependant, très peu de cibles hôtes des protéines rifines sont connues. Nos données suggèrent que cette famille dans son ensemble pourrait former un répertoire élaboré d’effecteurs immunomodulateurs. Nous postulons que les rifines sont déployées pour manipuler l’immunité de l’hôte afin de faciliter la persistance du parasite dans son hôte. Nous émettons également l’hypothèse que cette régulation immunitaire repose sur un code de spécificité complexe et un programme d’expression distinct, dit « bet-hedging ». Dans le cadre du projet Trojan, nous étudierons et contextualiserons l’immunomodulation par les parasites du paludisme dans la course aux armements entre le parasite et son hôte. Premièrement, compte tenu de la diversité des séquences des rifines, nous optimiserons une méthode de mesure de l’expression génétique sans avoir recours à un génome de référence à l’échelle d’une cellule. Nous utiliserons ensuite cet outil pour comprendre comment l’expression des rifines est associée aux symptômes du paludisme et à la persistance des infections naturelles à long terme. Ensuite, nous décrypterons l’éventail des cibles immunitaires des rifines ainsi que leur code de spécificité et utiliserons le traçage de lignées pour comprendre comment se forment les différents profils d’expression immunomodulatrice. Enfin, nous chercherons à comprendre comment les personnes infectées par le paludisme répondent à l’immunomodulation en interférant avec les interactions rifine-récepteur. Ensemble, nous révélerons comment le mimétisme et la manipulation moléculaires des agents pathogènes sont essentiels à leur succès. Cette étude transformera notre compréhension des aspects fondamentaux de la biologie parasitaire ainsi que de l’homéostasie immunitaire et pourrait fournir de nouveaux outils dans la lutte continue contre le paludisme.
Informations sur le projet :
- Date de début : 1er novembre 2024
- Date de fin : 31 octobre 2029
- Coût total : 2 499 924 €
- Coordonné par l’IRD
- Panel : Life Sciences – LS6
Mots-clés : malaria, immunomodulation, mimicry, self-recognition, persistence, bet-hedging

